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La RIE III, payée par… la classe moyenne, qui d’autre ?


Imaginez ; vous vivez en 2017 dans le canton de Vaud, et vous suivez l’actualité internationale : chasse aux fraudeurs du fisc, pertes d’emploi et PME fragilisées, la fortune mondiale détenue par le 2% de la population, colère de ceux qui n’ont rien contre ceux qui ont tout… Bref, c’est un peu le moment où l’on devrait se dire qu’une meilleure répartition des richesses serait la bienvenue pour défendre la classe moyenne.

C’est alors que des individus viennent vous présenter un projet. D’abord, ils vous expliquent tous les bienfaits de ce projet salvateur, celui d’avoir un taux unique d’imposition pour toutes les entreprises, qu’elles soient suisses ou étrangères. Dit comme ça, le projet respire l’égalité. Quand on regarde les chiffres, on voit en réalité qu’il s’agit juste d’une baisse massive des impôts des grandes entreprises. Cet impôt au moins permettra l'augmentation des dividendes versés aux actionnaires (oui oui, vous savez, ces gens qui constituent la sphère financière, grande gagnante de la crise économique et grande créatrice des prochaines crises).

Et puis, ces individus (citons-les, il s’agit des élus du PLR et de l’UDC) vous disent autre chose. Ils vous disent que ce projet, cette Réforme d’Imposition des Entreprises, est une bénédiction pour l’emploi. On ne comprend pas comment l’emploi va mieux se porter en faisant perdre des milliards aux communes, aux cantons et à la Confédération qui se verront forcés de licencier du personnel ; coup dur pour les fonctionnaires et les milliers de jeunes formés dans l’administration, comme je l’ai été.

Ils vous disent aussi que la Suisse pourra rester compétitive. Mais la guerre fiscale se fait déjà dans notre propre pays ! Aujourd’hui, Lucerne taxe à 12,5% l’impôt sur le bénéfice, Vaud à 13,8%. Chaque canton se bat pour empêcher l’autre de faire mieux. Quel égoïsme, quand on sait que de toute manière, c’est la population qui va payer les pots cassés !

Mais ce n’est pas fini. « On défend les PME, donc les petits et moyennes entreprises », disent les représentants de l’économie. Doit-on rappeler que 81% des PME ne paient pas ou presque pas d’impôt sur le bénéfice et que seules les plus grandes d’entre elles sont concernées ? La défense du tissu économique local, ce n’est pas pour aujourd’hui, et surement pas avec la RIE III…

Enfin, et cette conséquence n’est pas des moindres, cette réforme va toucher à toutes les prestations de l’Etat ; le temps d’attente dans les hôpitaux, le nombre d’élèves par classe, les subsides et les subventions pour les familles en difficulté, les subventions pour la culture… Notre niveau de vie va baisser.

Au final, on se rend compte que ce sont des centaines d’emplois communaux, cantonaux et fédéraux qui sont menacés, que les PME ne sont pas défendues du tout, et que les grandes entreprises, dans leurs intérêts personnels, défendent la RIE III sous la menace du « départ » de la Suisse. Et qui paiera ? Le contribuable de la classe moyenne… Qui d’autre, voyons ! Votons NON à la RIE III.


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