Lors de la séance du 9 décembre 2020, le Grand Conseil vaudois a accepté la réponse du Conseil d’État vaudois à la motion « Alcool, publicités et santé. », refusant d’interdire les publicités d’alcool à moins de 15 degrés et allant ainsi à l’encontre des enjeux de santé publique actuels.
Suite à la motion déposée par le camarade et ancien député au Grand Conseil vaudois François Clément demandant de restreindre les publicités de bières et vins, le Conseil d’État vaudois a répondu en refusant de modifier les législations cantonales, tout en soulignant la justesse des propos de la personne déposant la motion. Lors de la séance plénière du 9 décembre 2020, le Grand conseil a accepté cette réponse et le rapport de la commission, enterrant la possibilité d’une amélioration de la protection de la population et plus particulièrement de sa jeunesse.
Il est clair que, pour la Jeunesse socialiste vaudoise, ce refus de légiférer de manière supplémentaire va à l’encontre même des objectifs de santé publique et de protection de la population. Elle regrette donc amèrement la réponse négative du Conseil d’État.
Les buts de la publicité sont pourtant clairs : faire connaître un produit et en assurer sa consommation maximale. Si les règles autour des spiritueux sont strictes, il existe une exception dans la loi fédérale concernant la publicité de la bière et du vin. De cette exception découle de nombreuses publicités, ciblant particulièrement la jeunesse, augmentant ainsi les risques de dépendance, dont les conséquences sont désastreuses pour les personnes souffrant de cette addiction ainsi que pour leurs proches.
Dans un pays où 5% de la population souffre d’une addiction à l’alcool et où 15% des citoyens et citoyennes estiment souffrir de l’alcoolisme d’un ou d’une proche, le fait d’autoriser la publicité incitant les jeunes à la consommation de ces produits apparaît alors comme une aberration. Il est nécessaire de protéger la population, jeune et moins jeune, contre des procédés marketing qui, au mépris des conséquences, visent à les faire consommer des substances entraînant des dégradations de la santé, des intoxications et une accoutumance. Plus que la jeunesse, les classes les plus défavorisées de la population sont surreprésentées dans les personnes souffrant de l’alcoolisme. Il est donc particulièrement regrettable que le Conseil d’État vaudois refuse de prendre des mesures supplémentaires, comme l’a fait, par exemple, le canton de Zurich.
De plus, les jeunes étant particulièrement pris pour cible par les publicitaires, il en va de l’intérêt de la jeunesse et de sa protection que les publicités pour de l’alcool, quel qu’il soit, soient interdites. Il s’agit ici non seulement d’un enjeu de santé publique, mais également de protection de la jeunesse, dont notre canton devrait se démarquer en montrant l’exemple, en ne rejetant pas ses responsabilités sur la Bern fédérale.
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